Deux ans et demi se sont écoulés depuis l’acquisition de Village Cartier par le promoteur immobilier Brigil, qui a promis de changer le visage de ce centre commercial, le plus vieux en Outaouais et maintes fois dans les manchettes en raison de ses difficultés. Ralenti par la pandémie, le projet de métamorphose de plusieurs millions $ devrait s’amorcer par phases dès l’automne.
Si certains travaux ont été effectués ces derniers mois, la première étape s’enclenchera véritablement avec la rénovation du mail à la fois à l’intérieur et à l’extérieur. Brigil, qui dit avoir hâte de dévoiler de plus amples informations, souhaite amorcer ces travaux dès septembre.
« Je ne veux pas trop en dire, mais ce sera vraiment incroyable, on a travaillé fort sur le concept. La brique brune (extérieur) va rester. À l’œil, ça va avoir l’air d’un centre d’achat, mais quand on aura fait les travaux, ça va devenir quasi un espace communautaire, un lieu de rassemblement pour les gens », affirme Jessy Desjardins, vice-président développement et conception chez Brigil.
C’est véritablement la livraison l’an prochain du Columbia, un édifice de 20 étages de condominiums de luxe érigé par Brigil en face du Village Cartier, qui servira en quelque sorte de « bougie d’allumage » à la revitalisation du centre commercial, souligne M. Desjardins.
Dès lors, deux nouveaux édifices devraient être érigés — la construction débutera à la fin 2022 pour l’un d’eux qui comptera six étages et sera situé face au boulevard Saint-Joseph — sur le site appelé à devenir « un incubateur d’expérience commerciale locale ».
« Le premier bâtiment (avec toit vert) aura du commercial au rez-de-chaussée, c’est là qu’on va pouvoir relocaliser certains détaillants du centre commercial, en façade. Ce sera dans le stationnement. On veut créer une continuité et préconiser les piétons sur le site avec une rue interne, pour qu’il y ait moins de va-et-vient. On veut élargir les trottoirs, augmenter la verdure sur le site », dit-il.
Simon Séguin-Bertrand, Le Droit
Le second nouvel immeuble sera érigé sur la portion nord de la propriété, devant le boulevard Saint-Raymond. Sa vocation exacte n’a pas encore été déterminée, des discussions étant en cours, mais des commerces pourraient aussi y avoir pignon sur rue.
« L’objectif, c’est qu’avec les commerçants qu’on va aider à se partir en affaires, tout ceux qui performent et que leur concept est vraiment intéressant pour la communauté, on va pouvoir les aider à se relocaliser dans les nouveaux bâtiments. L’objectif, c’est de mettre une vitrine sur tout ce que l’Outaouais peut offrir, de créer un milieu de vie complet. On travaille beaucoup avec des commerçants locaux qui ont déjà un emplacement, l’objectif n’étant pas de les déplacer, mais de les aider à avoir peut-être un deuxième ou même un troisième emplacement parce que c’est certain qu’ils ont déjà des adresses dans d’autres quartiers très intéressants », soutient Jessy Desjardins, rappelant qu’on veut un milieu plus mixte qui allie le résidentiel, le commercial et les espaces à bureaux.
« L’objectif, c’est qu’avec les commerçants qu’on va aider à se partir en affaires, tout ceux qui performent et que leur concept est vraiment intéressant pour la communauté, on va pouvoir les aider à se relocaliser dans les nouveaux bâtiments. L’objectif, c’est de mettre une vitrine sur tout ce que l’Outaouais peut offrir, de créer un milieu de vie complet. On travaille beaucoup avec des commerçants locaux qui ont déjà un emplacement, l’objectif n’étant pas de les déplacer, mais de les aider à avoir peut-être un deuxième ou même un troisième emplacement parce que c’est certain qu’ils ont déjà des adresses dans d’autres quartiers très intéressants », soutient Jessy Desjardins, rappelant qu’on veut un milieu plus mixte qui allie le résidentiel, le commercial et les espaces à bureaux.
« On est en train de finaliser des baux avec certains commerces, et une fois que tout sera un peu plus ficelé, on va être capable de présenter la nouvelle image de marque de Village Cartier, peut-être qu’il y aura un nouveau nom pour vraiment annoncer la nouvelle vision de cet emplacement-là, car je me répète, mais on est tellement bien situés, à côté du parc Fairview, un des plus beaux parcs urbains de la ville, à l’angle de deux des plus grands boulevards, et avec tout le travail que la Ville est en train de faire sur Saint-Joseph pour augmenter l’expérience piéton, on trouve que c’est super important pour créer moins de dépendance à l’automobile avec le temps », affirme-t-il.
La crise sanitaire des 16 derniers mois, qui selon Jesse Desjardins a été l’occasion de remettre sur le tapis l’importance de créer une économie locale forte, a aussi permis de prendre du recul et de réfléchir davantage à l’avenir de la propriété de 16 acres, croit-il.
« C’est certain que, sans utiliser la pandémie comme excuse, c’est un projet qui a plein d’opportunités, mais aussi plein de contraintes. Il y a des commerçants déjà existants, alors quand on voulait revoir tout le concept sur le site, ç’a pris quand même un certain temps pour faire toute l’évaluation, ensuite avec la Ville il fallait voir quelle est la meilleure orientation pour les phases, car c’est certain qu’on a une vision long terme, même si on en a aussi une à court et moyen terme. Pour nous, c’est vraiment un site exceptionnel, alors on voulait vraiment prendre le temps de bien faire les choses. C’est quand même un super beau projet qu’on va bientôt annoncer, on a beaucoup consulté le public, on a eu plein de bonnes idées. […] On en a profité pour un peu revoir le big picture de notre projet. On s’est dit que ça nous permettait de prendre une petite pause, de réfléchir, de le peaufiner », mentionne le jeune homme d’affaires.
Brigil avait évoqué l’idée d’ériger un hôtel sur la propriété lors de l’acquisition à l’hiver 2019, mais le tout n’est pas dans les cartons ni à court ni à moyen terme, souligne-t-on. Il ne reste plus qu’une poignée de locataires au Village Cartier, dont IGA — avec qui des discussions sont en cours pour la suite des choses — Walmart, Dollarama, Nautilus Plus, les Experts sur roues, RBC Banque Royale, la SAQ Express et certains autres détaillants.
À maintes reprises depuis plus de deux décennies, les anciens propriétaires ont tenté en vain d’insuffler un vent de renouveau à Village Cartier.
La valeur de la transaction lors de l’achat par Brigil n’avait pas été dévoilée. Selon l’évaluation foncière de la Ville de Gatineau, la valeur totale de l’immeuble et du terrain est de 18,8 millions $.
Quelques faits marquants sur Village Cartier
1965 : Ouverture sous le nom de Centre d’achats Cartier Ltée par la famille Loeb d’Ottawa
1981 : La compagnie torontoise Phaeton Investments devient propriétaire en partie (avant de le devenir à 100 % dès 1998), ce qui mène à des investissements comme la construction d’un édifice à bureaux et la jonction des six bâtiments du mail, auparavant séparés
2000 : L’ancien cinéma Vendôme (700 places) est démoli, avant qu’un centre d’entraînement (Nautilus Plus) y soit aménagé
2001 : Une décision du Bureau de la concurrence force le supermarché Laflamme à troquer de nouveau sa bannière IGA après avoir porté depuis 1965 les noms IGA, Loeb et Provigo
2013 : Acquisition par l’entreprise Sanwell Holdings, après que Burnac Corporation s’en soit départi
2013 : Fermeture du magasin Zellers, agrandi à deux reprises et l’un des commerces phares du centre commercial depuis ses débuts (l’espace est maintenant occupé par Walmart)
2019 : Achat par l’entreprise gatinoise Brigil