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Et si les Sénateurs jouaient à Gatineau ?

4 mars 2019

Un entrepreneur bien connu en Outaouais a tenté de vendre cette idée à des dirigeants de Loto-Québec, il y a presque quatre ans, durant une rencontre alors confidentielle à Montréal, a appris Le Droit. Gilles Desjardins se souvient encore très bien de la date puisque c’est lui qui a demandé ce tête-à-tête avec le président des opérations de la Société des casinos de l’époque, Claude Poisson. 

« Le 6 mai 2015 », lance-t-il au début de la première de deux entrevues accordées sur ce sujet dans les derniers jours.

Le président fondateur de Brigil a confirmé qu’il avait planché de façon discrète à l’époque sur un projet d’amphithéâtre de la LNH pouvant accueillir 20 000 spectateurs. Il s’était présenté à la réunion avec des croquis préparés par un architecte.

M. Desjardins n’a pas voulu offrir de détails sur le coût du projet proposé alors à la Société des casinos. Il s’est limité à dire qu’un tableau financier « préliminaire pour fins de discussions » avait été présenté.

La facture de la construction du Centre Vidéotron de Québec, qui a ouvert ses portes en 2015, s’était élevée à 370 millions $.

« J’entendais à ce moment-là que les Sénateurs se cherchaient un endroit pour un nouvel aréna. Les discussions pour les plaines LeBreton n’avaient pas encore commencé », a relaté M. Desjardins.

« J’ai alors commencé à faire des recherches où un nouvel aréna pourrait se retrouver à Gatineau. J’ai pris le Centre Bell en exemple et je l’ai placé à trois ou quatre endroits. »

Trois options ont été présentées à Loto-Québec, tous à proximité du Casino du Lac-Leamy. Celle que favorisait le promoteur ? Un aréna aménagé en face de la maison de jeux sur le boulevard de la Carrière entre l’ancien concessionnaire Acura et l’édifice Louis Saint-Laurent.

« Ça viendrait avec une passerelle pour accéder au casino », se souvient Gilles Desjardins.

« Il y avait un avantage avec ce terrain-là avec le circuit d’autoroutes à proximité et le Rapibus qui passe devant. Tu avais aussi beaucoup d’espaces de stationnement avec le casino, l’édifice gouvernemental, le Canadian Tire et les Galeries de Hull autour. C’était suffisant pour répondre à la demande. Le potentiel était important. »

Plusieurs scénarios

M. Desjardins a abordé divers scénarios, dont un partenariat avec Loto-Québec, allant de la construction d’un aréna à même l’achat des Sénateurs. « La première rencontre était de travailler sur la vision », a-t-il précisé.

« Ce fut une excellente rencontre. Il y a eu des suivis téléphoniques. Puis le président de la Société des casinos, M. Poisson, a pris sa retraite. Je n’ai pas fait de suivi avec le nouveau président, car le dossier des plaines LeBreton commençait alors à se discuter. »

Des discussions avec les Sénateurs ont eu lieu. Plus précisément avec le président de l’époque, Cyril Leeder.

Mais elles n’auraient pas concerné directement la construction d’un aréna ou d’achat d’équipe.

« Sans dévoiler ma vision, je lui avais posé des questions... Je voulais juste m’assurer que ça avait du bon sens », a soutenu Gilles Desjardins, qui assiste à son lot de parties au centre Canadian Tire.

Le gros lot

« J’étais convaincu qu’il y avait un énorme avantage pour toute la région de la capitale nationale, dont Gatineau et le casino, dira-t-il plus tard de son projet. Tu parles de 150 à 160 événements par année. Trois millions de spectateurs. Ce sont des revenus économiques importants pour le gouvernement, dont la masse salariale des joueurs et les taxes sur les billets. »

« Je pensais que Loto-Québec avait une chance en or. Chaque fois qu’il y aurait un match ou un spectacle à l’aréna, tu pourrais avoir 5000 des 20 000 personnes présentes qui iraient au casino. C’est énorme... Loto-Québec gagnerait à la loterie... Ça serait le gros lot ! »

L’homme d’affaires pensait même faire d’une pierre deux coups. Il n’y avait pas que les Sénateurs qui se cherchaient un nouveau domicile. Les Olympiques de Gatineau aussi.

« L’aréna aurait pu combler les besoins de deux clubs. Mais là aujourd’hui, les Olympiques ont leur futur amphithéâtre. »

Les travaux de construction du futur aréna Guertin ont commencé à la place de la Cité, l’automne dernier. L’équipe de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) y disputera ses joutes locales dès l’automne 2020.

Ce projet de 80,3 millions $ est piloté par Vision multisports Outaouais (VMSO).

Quant aux Sénateurs, ils n’ont pas trouvé une nouvelle adresse. Ils évoluent depuis plus de deux décennies au Centre Canadian Tire, à Kanata. Le projet d’un nouvel amphithéâtre sur les plaines LeBreton a avorté la semaine dernière lorsque les deux principaux artisans du développement des terrains vacants, le propriétaire Eugene Melnyk et l’homme d’affaires John Ruddy, ont été incapables de s’entendre devant un médiateur.

« L’organisation est déterminée et engagée à explorer d’autres alternatives dans des emplacements centraux pouvant accueillir un lieu de rassemblement de calibre international », avait alors réagi Melnyk dans une déclaration écrite.

Un plan B réalisable

Amateurs, commanditaires et politiciens se demandent quelles sont ces « alternatives » dont il est question. Pourquoi pas Gatineau ?

« Je ne pense pas que c’est farfelu. C’est un plan B. C’est un plan B réalisable », martèle M. Desjardins, qui n’a jamais eu peur de proposer de grands projets.

Il suffit de penser à Place des peuples.

« Il faut avoir des idées. Il faut rêver. Ensuite, on les corrige. On les ajuste. À force d’en parler... »

Et si les Sénateurs cognaient à sa porte dans les prochaines semaines ? Est-ce qu’il serait intéressé à dépoussiérer son projet ? Oui.

« C’est un projet important. Je suis prêt à participer », dit-il avant d’apporter un bémol.

« Le meilleur endroit demeure les plaines LeBreton. Ça serait un projet extraordinaire pour la capitale nationale. Mais le deuxième endroit pour un nouvel aréna, c’est le casino. Ça peut être un plan B très intéressant. »

Le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, ne tomberait sûrement pas en bas de sa chaise. Il était au courant du projet à l’époque.

Gilles Desjardins dit lui en avoir parlé en 2015, tout comme à Antoine Normand, qui était alors président de la Chambre de commerce de Gatineau. « Je voulais qu’ils soient au courant que je voulais travailler avec Loto-Québec », précise le principal intéressé.

Quant à Loto-Québec, la société d’État a réagi via courriel dimanche. « Une rencontre de courtoisie s’est tenue. La Société des casinos n’a pas souhaité aller plus loin dans le projet, qui n’est pas en lien avec nos activités de jeu et de divertissement », a indiqué le directeur des affaires publiques, Patrice Lavoie.

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