Brigil entend profiter de ses nombreux projets à venir au cours des prochaines années afin de demander à la Ville de Gatineau un traitement privilégié. L’entreprise souhaite qu’une équipe de fonctionnaires soit dédiée entièrement à l’analyse et à la coordination de ses dossiers.
L’entreprise gatinoise s’est inscrite au Registre des lobbyistes hier. Le promoteur considère être en «droit de recevoir de la Ville de Gatineau une attention administrative à la hauteur de sa contribution, peut-on lire dans le document. Voilà pourquoi, Brigil, se permet de proposer aux élus municipaux et à son administration la mise en place d’un modèle d’affaires sur la base de projet pilote.»
Brigil demande à Gatineau de mandater sa direction générale et sa directrice de l’urbanisme par intérim de créer une équipe spéciale d’analyse de projet entièrement dédiée à l’entreprise dans le cadre d’un projet pilote d’un an.
Le promoteur se défend de vouloir un traitement de faveur. «On ne demande pas de retarder l’analyse des autres promoteurs. Si la Ville veut regarder à restructurer le service d’urbanisme pour que ce même service soit donné à tous les contracteurs sur le territoire, pourquoi pas?» affirme Yves Ducharme, porte-parole pour Brigil et aussi lobbyiste.
Brigil a soumis cette demande à la Ville de Gatineau afin que le service d’urbanisme soit en mesure de livrer les autorisations dans des délais «relativement courts» rappelant que plus de 12000 unités d’habitation doivent être construites au cours des 20 prochaines années par l’entreprise.
«Chaque unité vendue c’est une autre source de revenus pour la Ville. On a fait la démonstration qu’annuellement si on construit et vend un nombre d’habitations tel que projeté on parle de plusieurs millions de dollars en retombées fiscales pour la Ville, explique M.?Ducharme. À travers les revenus, ça paierait largement les salaires qui seraient affectés au personnel du service d’urbanisme affecté à nos projets.»
Contacté par LeDroit jeudi soir, le conseiller municipal Jocelyn Blondin, membre du Comité consultatif d’urbanisme (CCU), se dit ouvert à l’idée d’évaluer la demande de Brigil. Il insiste sur l’importance de ne pas avantager un promoteur au détriment d’un autre.
«Si on accepte, il ne faut pas empêcher les autres (promoteurs) de le faire et il faut le faire équitablement. Je proposerais de voir avec M.?Bégin (président du CCU) et les autres membres si ça représente un surplus d’ouvrage qui fait en sorte que ça pourrait retarder des projets des autres promoteurs. Si c’est le cas, il faudrait en parler sérieusement parce que je ne voudrais pas en favoriser un par rapport aux autres.»