Un groupe de citoyens s’oppose à l’édification de deux tours de 35 et de 55 étages, que l’entrepreneur Brigil prévoit construire devant le Musée canadien de l’histoire, dans le secteur de Hull, à Gatineau. Ils se mobilisent sur les réseaux sociaux, mais aussi dans la rue.
Avec l’aide d’autres résidents du secteur, Lissa Constantine a fondé le groupe Facebook « Protégeons le Quartier du Musée » (Nouvelle fenêtre). Cette page, qui a été créée au début du mois de juin, a déjà plus de 350 abonnés.
D’autre part, depuis quelques jours, des affiches fleurissent sur les devantures des maisons du secteur, afin d’interpeller les employés et les visiteurs des environs.
L’objectif est de sensibiliser le public aux répercussions que le projet pourrait avoir sur le quartier.
« L’échelle est trop grosse. C’est envahissant pour un petit quartier. Tous les exemples que Brigil a montrés dans leur dévoilement d’autres tours autour du monde se retrouvent dans des centres-ville déjà établis, entre d’autres gratte-ciel. On voit très peu d’exemples où on retrouve de petits quartiers à côté de tours monstrueuses », affirme Mme Constantine.
Ce n’est pas qu’on est contre le développement, mais on aimerait choisir un développement qui s’aligne avec le PPU [Programme particulier d’urbanisme] et avec la saveur du quartier, ainsi que l’île de Hull.
Une citation de Lissa Constantine, citoyenne
Bien qu’elle aimerait un développement plus « organique » et à « échelle humaine », elle reconnaît que la densification est nécessaire pour éviter l’étalement urbain.
Lissa Constantine croit qu’il y a des exemples plus appropriés dont les promoteurs auraient pu s’inspirer, comme à Ottawa avec les quartiers Hintonburg et Westboro, ou à Montréal, avec le Plateau-Mont-Royal.
« Pour être clair, ce n’est pas qu’on est contre le développement. On est pour un développement d’une autre sorte », résume-t-elle.
Brigil se dit à l’écoute
De son côté, l’ancien maire de Gatineau, Yves Ducharme, occupe aussi la fonction de chargé de projet pour le groupe Brigil Platine. Il considère que les opposants ont le droit de faire valoir leur point de vue, mais il soutient que le projet aura un effet positif sur l’ensemble des citoyens de Gatineau.
« C’est un projet unique, d’une valeur de 400 millions de dollars, qui devrait rapporter à terme près de 8,1 millions de dollars en taxe foncière. Alors, c’est de l’argent qui va servir à une multitude de projets municipaux, pour l’embellissement de la ville et l’amélioration de la qualité de vie », assure-t-il.
M. Ducharme souligne qu’il y a eu de nombreuses consultations au cours des derniers mois et que des rencontres avec les citoyens des rues Champlain et Notre-Dame ont été organisées.

Il déplore cependant que l’association des citoyens du quartier ait refusé de les rencontrer. Selon lui, une quinzaine de personnes sont venues voir le projet et poser des questions, afin de faire part de leurs préoccupations.
Yves Ducharme soutient que certaines de leurs doléances ont été intégrées aux plans.
« Les gens disaient que c’était important qu’on puisse retrouver sur Notre-Dame, non pas une circulation de transit pour les condos, mais des espaces commerciaux qui vont venir desservir les besoins des résidents de Notre-Dame, Champlain et du secteur. Et de fait, on a intégré à l’intérieur des bâtiments, qui vont avoir façade sur Notre-Dame, des espaces commerciaux pour une desserte typiquement locale », détaille-t-il.
Les citoyens, qui souhaitent faire entendre leur voix ou s’informer, sont invités à une consultation publique le 15 juin, de 15 h à 20 h, à la Maison du citoyen.
Par ailleurs, l’Association des résidants de l’Île-de-Hull organise une assemblée générale extraordinaire, le 11 juin, à 19 h 30, à l’École secondaire de l’Île.